Retour à la 1e page
Histoire Personnages de Forest Tourette Chapelles
Forest 1905 - Abbé Poulet Evacuation en 14 Léon Henniaux Conseils depuis 1790
Monographie de Forest 1900 Eglise: sa reconstruction Place Monument aux morts
Activités Conscription Loi de Forest Photos anciennes
Biens du CCAS Madagascar L'Histoire de Forest Anciennes classes
Ecole: histoire Eglise: histoire Gare: histoire Libération de Forest
Terres d'envie Le vote des femmes Le retour de Waterloo 1 Le retour de Waterloo 2
Elections depuis 1908 Maires depuis 1896 Photos anciens conseils  

L’EGLISE SAINT-DENIS DE FOREST AU FIL DES SIECLES

 

Préface

La voie romaine appelée « Chaussée Brunehaut », aujourd’hui rue principale du village permettait un passage facile aux hordes envahissantes des barbares qui, du III° au V° siècle, traversèrent notre pays. Elle fut naturellement aussi le chemin suivi par les premiers apôtres qui évangélisèrent la contrée. C’est ainsi que l’on peut avancer que les habitants de l’époque reçurent la foi, dès les premiers temps du Christianisme.

 

La naissance de la paroisse

La paroisse de Forest prit naissance avec le village même, en 1180. En effet, il est dit dans la charte de fondation signée entre l’Abbaye de Saint-Denis (près de Paris) et Bauduin V - Comte de Hainaut : « L’église de la nouvelle ville sera à l’abbaye de Saint-Denis avec tout ce qui lui appartient ».

Cette formulation semble indiquer que l’église fut bâtie dès l’origine du village et dotée de quelques biens par la pieuse munificence du comte Baudouin V. Elle prit tout naturellement comme patron Saint-Denis (1er évêque de Paris qui vécut au III° siècle).Le « collateur » de la cure a été naturellement dès son origine l’abbaye de Saint-Denis. En 1605, l’Archevêque de Cambrai lui racheta ses droits sur l’église de Forest en même temps que le prieuré de Solesmes.

Dès l’origine le cimetière entourait l’église, il a reçu les sépultures depuis la fondation de Forest jusqu’à 1882, c'est-à-dire durant 700 ans. Il était entouré d’un mur d’environ 2 m 50 de hauteur percé de meurtrières avec fossés et pont-levis, il avait l’aspect d’un fort.

L’évolution du bâtiment de l’église

Construite avec les premières maisons du village, elle n’avait primitivement qu’une seule nef formant avec le transept une croix latine. Une tour massive, large de 10 mètres se dressait à l’entrée de l’édifice.

Comme cette tour servait de guet en temps de guerre, l’église fut plusieurs fois brûlée notamment pendant les guerres du XVe au XVIIe siècle. Mais ses épaisses murailles résistèrent aux ravages du feu. Toutefois à la fin du XVIIe siècle, son état imposait une restauration qui fut réalisée en 1697, laquelle s’avéra quelques dizaines d’années plus tard insuffisante. En effet, la tour était dans un état lamentable; tous les jours des pierres s’en détachaient et il devenait urgent d’entreprendre d’importants travaux voire de la démolir et d’en reconstruire une autre.

A cette époque, les travaux de construction ou de réparation d’une église étaient, généralement à la charge exclusive de la communauté. C’était une grosse affaire pour la paroisse de Forest qui n’avait que de minimes ressources, et il importait de sauvegarder les intérêts des habitants. C’est ainsi qu’en janvier 1754, une enquête fut diligentée pour évaluer le montant des revenus de la communauté, et dresser par l’intermédiaire d’un architecte l’état des lieux et une évaluation du coût de la reconstruction.

Il en résulta que l’importance des travaux qui concernaient non seulement la reconstruction de la tour et l’élargissement de l’église, mais aussi l’addition de deux petites nefs, n’étaient pas à la mesure des moyens de la paroisse. Sur requête des habitants, après de nombreuses péripéties, ils furent financés pour partie par l’exemption durant plusieurs années des corvées « de voitures et de bras » des habitants du village, et par la paroisse au moyen de 21 annuités.

Hélas ! L’église à peine remise à neuf, faillit disparaître à la fin de la période révolutionnaire. En effet, à cette époque et nous sommes en 1798, certains biens nationaux furent mis aux enchères publiques. C’est ainsi qu’elle fit l’objet d’une adjudication à Douai le 11 février 1799, et acquise par des citoyens domiciliés à Lille, qui avaient pour objectif de récupérer les matériaux après sa destruction.

Ces adjudicataires payèrent avec des assignatsqui tombèrent rapidement en discrédit, ce qui permit de sauver l’église d’une destruction imminente grâce à l’intervention courageuse d’un généreux et dévoué chrétien.

 

Description de l’église

Aujourd’hui l’église dont nous décrivons l’intérieur n’existe plus, elle a été détruite en 1918, nous verrons dans une prochaine édition les moyens et décisions prises pour sa reconstruction en1928.

Il a été emprunté ci-dessous à l’Abbé Poulet -curé de la paroisse-  un résumé de son aspect en 1905.

 

Avec sa belle tour carrée, son transept, son vaste chœur, l’église présente un ensemble architectural harmonieux qui ne manque pas d’originalité. La patine de ses huit siècles d’existence confère à ses vieilles murailles une teinte particulière qui rend vénérables les antiques monuments.

La tour d’une hauteur totale de 18 m 40, est surmontée d’une belle flèche qui mesure 17 m 80. Avant la révolution, il y avait 2 cloches, la plus grosse bénite en l’an 1843 existe encore, la plus petite disparut à la Révolution sans doute envoyée à la fonderie nationale de Douai.

L’intérieur de l’église est bien dimensionné, le chœur n’a pas d’abside, il se termine en carré.

La voûte en plein cintre est très surbaissée, elle montre un plafond imitant des arcs doubleaux divisant la voûte, au dessus de chaque colonne des travées ; une clef  orne le centre de chaque division de la voûte.

L’église ne possède pas de vitrail, il est prévu de la doter de beaux vitraux retraçant l’histoire de Saint Denis, patron de la paroisse.

Ce que l’église offre de plus précieux aux regards, c’est d’une part les boiseries du chœur composées de 33 panneaux séparés par des pilastres et artistement sculptés dans le style du XVIII° siècle. Et d’autre part le maître-autel qui attire les regards par ses proportions aussi gracieuses que monumentales. Il a de plus son histoire : provenant de l’église de Saint Germain l’Auxerrois à Paris, il fut inauguré sur la place de la Concorde, à l’occasion du service solennel que le gouvernement fit célébrer le 6 juillet 1848, pour les victimes de l’insurrection de juin et acheté par Mr Barbier, alors curé de Forest.  

 

Rédigé d’après les archives et l’Histoire de Forest écrite en 1905 par l’Abbé S. Poulet, curé de la paroisse.

Georges Broxer

Fin de la 1ère partie